Les Halles de Schaerbeek
— Brussels —

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Les scénographies à l’ère contemporaine

Les choix scéniques sont primordiaux dans la scène actuelle (théâtre, cirque, danse etc.). Les metteurs en scène peuvent exprimer leurs lectures de la pièce et proposer des interprétations aux spectateurs.

Nous résumons ici un travail de Lilian Attabira.

Intra muros ou... pas

Le choix de la scénographie a connu des évolutions. Si un spectacle est joué dans le lieu adapté, consacré à cet art qu'est une salle de théâtre, la scénographie n’est plus forcément traditionnelle, même si la plus fréquente reste la scène frontale et son traditionnel « quatrième mur ». Ce dernier n’existe que dans les têtes du public, il signifie que ce qui est joué, une représentation privée et illusoire, dans laquelle aucun échange n’est possible entre la salle et le plateau, comme s’il n’y avait pas de public.

La tendance majeure du théâtre contemporain est de briser ce quatrième mur, plus de frontière entre le public et les acteurs. La scène s’élargit vers le public, les va-et-vient du plateau et de la salle sont très fréquents dans le théâtre contemporain. Certains acteurs se mettent à jouer dans le public s’asseyant sur les sièges réservés aux spectateurs ou s’adressent au public comme si ceux-ci faisaient partie de la représentation... Le quatrième mur tombe.

Le rôle du spectateur est donc accru, il n’est plus uniquement de regarder, mais il est aussi d’intervenir.

La scénographie devient très variée, des scènes bi-tri-quadri-frontales, en demi-cercle ou circulaires sont désormais utilisées. C'est ainsi qu'un rapport particulier entre la scène et la salle s'installe et permet de voir un spectacle sous un angle inhabituel.

La scénographie bi-frontale est une des plus répandues car elle promeut la proximité avec le public: le public est alors installé de part et d’autre de la scène, un peu comme devant le podium d’un défilé.

Aujourd’hui, le théâtre peut être joué n’importe où. Dans un théâtre bien sûr mais également à l’extérieur sur une place publique, dans un café, dans les rues d’une ville ou dans des paysages de campagne. Et même, sous forme de promenade!

Vers le dépouillement...

Une évolution nette se voit également au niveau du « décor », notion devenue quasi obsolète. On parle plutôt de dispositifs scéniques, autrement dit d’éléments déposés sur la scène.

La grande tendance est au dépouillement, le minimalisme. Parfois la scène est totalement vide, ou le support d’un seul élément symbolique peut être utilisé au besoin. Tous s’accordent sur le fait que l’on puisse faire confiance à l’imagination du public.

Le théâtre contemporain tend à refuser l'artificiel pour privilégier le strictement nécessaire. Soit, ce qui sert aux acteurs, à faire avancer l’action, le jeu.

De la sorte, les objets deviennent polyvalents. Le théâtre les détourne, tout peut être abstrait. Une chaussure peut représenter un téléphone par exemple. Cette nouvelle forme de théâtre accorde beaucoup d'importance à l'abstraction.

... et les nouvelles technologies

Les nouvelles technologies ont progressivement pris place dans le théâtre, ce qui a fait évoluer les représentations. Mélangeant diaporamas, projections de vidéos, de photographies, les metteurs en scène offrent aux représentations de nouveaux dispositifs et de nouvelles possibilités. En faisant coordonner les actions des acteurs avec des images projetées, le spectateur subit l'illusion, ne peut plus différencier le réel du projeté. Il le vit, l'expérimente.

Le théâtre contemporain et les créations peuvent donner de l'importance au texte de départ, ou bien ne lui donner que la fonction d'un élément parmi d'autres. C'est l'écriture scénique qui est souvent la plus importante, tout ce qui est mis en scène sur le plateau, tous les arts réunis sur scène. La mise en scène donne une signification subjective, et parfois un point de vue sur l’œuvre.

 

Source: TPE Théâtre contemporain.