Les Halles de Schaerbeek
— Brussels —

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Slam pour un manguier en fleurs

Entre belgitude et congolité se loge une histoire longue comme le fleuve Congo et sombre comme la mer du Nord. Entre Belgique et Congo s'entendent des voix vieilles et jeunes, inaudibles, bruyantes, presque muettes et nécessaires.

Avec Congo Connexion, Rosa Gasquet (Lezarts urbains) et Joëlle Sambi Nzeba (Solola Bien) embarquent un gang de grands-mères dans un slam intergénérationnel.

Ces mamies, font partie de l’ASBL Manguier en fleurs . Parce que cet arbre aux vertus diverses vous accueille devant la maison, au détour du chemin ou à l’entrée du villag, que son écorce guérit la fièvre et que son bois réchauffe les générations futures, les fondateurs disent de lui qu'il est toujours en fleurs.

Ainsi, l'association met à disposition des seniors d'origine subsaharienne un espace de rencontres et de réflexion pour leur permettre de transmettre leurs savoirs, leurs coutumes afin d’être les témoins de la mémoire auprès de la Jeunesse.

Ce sont donc des femmes, noires et d’un âge certain pour la plupart. Trois caractéristiques, trois statuts qui cumulés apparaissent comme un obstacle à la montée sur scène. Il n’en est rien car elles ont des choses à dire ces mamans-là, elles ont beaucoup ou presque tout vécu ici et là-bas: « colonisation, décolonisation, dictature, re-dictature, racisme ».

Elles montent sur scène pour donner leur message. Celui qu’elles livreraient s’il leur restait 24 heures à vivre : nous pardonnons mais nous n’oublions pas ! Entre belgitude et congolité, elles ont choisi d’écrire et de s’engager.

Aux commandes de ce projet il y a notamment Joelle Sambi Nzeba, autrice, slameuse et artiste.

Elle anime des ateliers de slam où s’y retrouvent souvent des femmes. La colère, l’envie, l’amour, ou la révolte s’expriment alors par les mots et se font comprendre de manière poétique. La thématique abordée est souvent politique, ce qui permet aux personnes de réaliser que leur parole a autant de valeur que celle des politiciens. Et par là, soulève une autre question, celle de la classe : QUI a droit à la parole ?

Finalement, le slam est à la portée de tous et toutes et grâce à lui, on peut essayer d’être ce que l’on souhaite.

Durant le week-end participatif de Bruxelles/Africapitales, le 20 octobre à 20h, des grands-mères congolaises s’empareront de la scène pour vous délivrer un message fort, plein de bienveillance.