Les Halles de Schaerbeek
— Brussels —

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Bientôt un cirque sans animaux ?

La question du rapport de l’homme à l’animal, notamment dans les arts forains, se fait de plus en plus délicate…

L’opposition est frontale et les positions figées. D’un côté, les tenants de l’animal domestique voire sauvage dans le cirque traditionnel. De l’autre, ceux qui pensent à différentes échelles que l’animal sauvage n’a plus rien à faire au cirque, voire que l’humain ne doit dominer aucun animal. Les publics diffèrent aussi, selon les types de spectacles. Certains viennent au cirque traditionnel voir ou montrer à leurs enfants des tigres, des lions, des éléphants, des lamas… D’autres au contraire vérifient à la billetterie que le spectacle de cirque contemporain ou néo-classique ne présente aucun animal.

Oui, le monde a changé !

Se pose désormais la question de société beaucoup plus large du rapport de l’homme à l’animal. Fin 2018, cent huit communes françaises, dont de grandes villes comme Montpellier ou Strasbourg, ont pris un arrêté municipal, ou prononcé un vœu contre la présence des animaux sauvages dans les cirques se produisant sur leur territoire. La question fait florès également dans une quarantaine de pays dans le monde, dont 28 en Europe, qui ont proscrit partiellement ou totalement les cirques avec ménagerie.

La nouvelle ère de l’animal-partenaire

Les cirques de tradition évoluent lentement, voire différemment. Les animaux sauvages paraissent moins présents, mais pour différentes raisons. Ainsi, le cirque Pinder ne présente plus aucun animal parce que le spectacle a intégralement changé, suite à la mise en liquidation judiciaire du printemps 2018. Entretenir une ménagerie coûte extrêmement cher, en nourriture et en soins quotidiens. Surtout, le vocabulaire employé face au public évolue en fonction des intérêts de chacun. Dans les cirques ou les rares festivals qui présentent des animaux, on parle désormais d’animal-partenaire, d’artistes à part entière… Comme dans la compagnie Baro d’evel qui présente le spectacle « Falaise » avec un cheval et des pigeons, réfutant le terme « dressage » mais rappelant que les animaux vivent avec eux et font partie intégrante de leur « famille ».

Vers un concept d’éco-cirque

André-Joseph Bouglione a fait grand bruit en 2017 en déclarant qu’il arrêtait de produire des animaux dans ses spectacles. Il dit travailler actuellement sur un concept d’éco-cirque, pour un spectacle d’un tout nouveau genre, écologique, rentable et sans animaux.

Basé en Allemagne, le cirque Roncalli remplace la présence d’animaux par des hologrammes, faisant aussi un choix éthique et répondant, selon eux, à l’avis majoritaire de la population ne souhaitant plus voir d’animaux sous les chapiteaux.

Au-delà de l’opposition sauvage/domestique, la préoccupation du bien-être de l’animal reste une question très sensible qui, pour l’instant, suscite encore beaucoup de tension.